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28 Nov

Stockage 2

Publié par Le proprio  - Catégories :  #oeuvre d'art, #stockage, #entrepôt, #température, #rangement, #hygrométrie, #lumière, #acide, #Seurat, #risques

Trouver de l'espace pour abriter les œuvres d'arts non exposables ou dont on s'est lassé est une chose, bien les entreposer en est une autre. Il en va évidemment de la préservation dans le temps de ces biens, fragiles pour la plupart.

De nombreux menaces pèsent sur des collections mal stockées.

A commencer, presque bêtement, par les risques mécaniques. Des porcelaines de Saxe bringuebalantes et des toiles frottant les unes contre les autres verront forcément leur longévité écourtée. Il s'agit donc de prévoir des rangements spacieux pour manipuler les objets, éviter à tout prix les empilements, prévoir des rebords sur les rangements mobiles, laisser de la place pour circuler. Idéalement, mais l'on attaque là les collections pour le moins exceptionnelles, les archives sur rails permettent un accès facile et sur un minimum de surface.

Quant à l'écrasement, il est à proscrire, bien sûr, d'où l'intérêt de stocker les dessins et gravures verticalement, dans des chemises d'artistes, par exemple. Les manipulations doivent être effectuées délicatement pour éviter les frottements.

Les risques thermiques ne sont pas négligeables non plus, surtout dans des espaces mal isolés et donc soumis à d'importantes amplitudes de température. Ce va-et-vient peut alors entraîner une fragilisation mécanique des couches picturales ou des encollages.

Dans le même ordre d'idées, pour beaucoup d’œuvres ayant un support organique (textile, papier et bois notamment), une mauvaise hygrométrie peut favoriser un dessèchement excessif ou, au contraire, un gonflement préjudiciable. Où l'on retrouve dans ce dernier cas nos amies les moisissures et leurs odeurs... Sans compter les châssis déformés.

Prenons alors exemple sur la Joconde, peinte sur peuplier et conservée à 19° et 55% d' humidité relative. Bon courage pour appliquer ces conditions dans votre appartement!

Un peu comme le vin, autre produit organique, les variations des conditions de conservations sont pire qu'un critère perfectible ou même mauvais.

L'exposition à une luminosité excessive de beaucoup d’œuvres peintes (tableaux, poteries, certaines sculptures) ou de photographies peut s'avérer irréversiblement dommageable. Le principal suspect est bien sûr le rayonnement ultra-violet qui entraîne, entre autres effets, une décoloration des pigments, et un jaunissement des huiles .

Si une œuvre n'a pas pour sort d'être exposée, elle doit demeurer dans la pénombre, un point, c'est tout.

Autre risque : les réactions chimiques . Il s'agit là des œuvres en contact direct avec d'autres matériaux comme des fonds, des Marie-Louise ou des passe-partout. L'exemple type est les œuvres sur papiers, qui doivent être séparées par des intercalaires non acides. Des gants blancs peuvent être recommandés pour manipuler aussi bien des incunables que des lames de sabre à l'abri des sécrétions et souillures dermiques.

Par ailleurs, d'autres problèmes sont indépendants ou presque des conditions de stockage. Ainsi, l'apparence d'une peinture peut également être dégradée par le jaunissement inévitable des vernis. Sans compter les couches picturales intrinsèquement défectueuses ; on pense, par exemple, au pigment jaune de mauvaise qualité employé par Georges Seurat pour Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte. Quant au vieillissement de la peinture acrylique, certains doutes se font jour à ce sujet.

La suite, eh bien, plus tard...

Dégradation due à la lumière -sur sérigraphie de Walter Minus /  Seurat, île de la Jatte www.artic.eduDégradation due à la lumière -sur sérigraphie de Walter Minus /  Seurat, île de la Jatte www.artic.edu

Dégradation due à la lumière -sur sérigraphie de Walter Minus / Seurat, île de la Jatte www.artic.edu

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rencontres entre collectionneurs et amateurs d'art