Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 Mar

Les musées privés 2

Publié par Le proprio  - Catégories :  #musées privées, #collectionneurs d'art, #billetterie, #expositions temporaires, #courts d'art, #Pinacothèque, #Frieder Burda, #Jacquemart-André, #financement, #concessions

Nous l'avons vu, les musées sont, dans l'esprit commun, des endroits publics appartenant à une personne publique. Les musées privés restent donc l'exception. Leur viabilité sur le long terme nécessite de dégager des recettes permettant au moins d'équilibrer le coût de fonctionnement. En pratique, il s'agit d'appuyer les recettes traditionnelles de la vente d'entrées aux revenus dégagés par d'autres services.
Commençons donc par la billetterie. Nous pensons évidemment aux billets d'entrée avec une tarification attractive (tarif groupes, par exemple). A cela peuvent être assimilés d'éventuels frais de vestiaires. Nous éluderons ici le débat relatif à la gratuité ou au payement des entrées, qui ne concerne pas les institutions privées dont la rentabilité est une condition sine qua non d'existence, hors bénévolat.
La seule question délicate est de savoir comment inciter la clientèle à rentrer dans un musée. La qualité de l'accueil et les espaces verts sont bien sûr un atout, mais il est nécessaire de tisser un lien durable avec le public. Pour ceci, rien de mieux que d'organiser des expositions temporaires et aussi grand public que possible. Une exposition temporaire sur l'âge d'or hollandais avec quelques grands noms et le tour est joué. Reste que ceci coûte cher, demande beaucoup de personnel et peut se faire au détriment des collections permanentes et plus particulièrement des réserves. Mais il s'agit là d'un débat qui concerne également les musées publics. Nous ne nous y attarderons donc pas.
Un petit truc également afin de doper la fréquentation : avoir des horaires souples et organiser quelques ouvertures en soirée de temps à autres. N'oublions pas non plus que l'efficacité de la billetterie s’appuie également sur la publicité et les relations publiques.
Or donc, sur quelles autres sources d'argent frais peut compter un musée privé pour fonctionner? Elles sont assez nombreuses et souvent non exclusives des établissements publics. Allez! Une petite liste :
- organisation de soirées privées ("de l'évènementiel" comme on dit dans la capitale);
- privatisations d'espaces pour réunions et congrès;
- ventes en magasins (livres et produits dérivés);
- concessions des espaces conviviaux à des exploitants de commerces tels que buvettes et restaurants;
- organisation de cours d'art théoriques et pratiques;
- locations temporaires (tournages de films et documentaires).
Et j'en passe.

Et, bien entendu, quelques exemples de musées privés:
- La pinacothèque de Paris financée par son activité commerciales et soutenue par des collectionneurs ;
- le musée Frieder Burda à Baden-Baden ;
- le musée Jacquemart-André à Paris .
Ce dernier cas est cependant contestable quant à son caractère privé. C'est l'Institut de France, personne morale de droit public à statut particulier, qui est propriétaire tant de l'hôtel particulier que de la collection et c'est la société Culturespaces, filiale de GDP Suez, qui gère le musée par contrat de délégation de service public. Or, GDF Suez est détenu par l'Etat pour 36,7% et par les investisseurs institutionnels ("les zinzins") à hauteur de 40 %... En pratique, cependant, la gestion de ce musée de fondation est d'esprit privé car elle dépend aussi du mécénat et il ne s'agit pas de gestion publique comme la plupart des musées. Ainsi, l'actif du musée Jacquemart-André génère des bénéfices assurant son autonomie. Il n'est pas subventionné par la Direction des Musées de France.

Et encore deux-trois mots sur ce sujet prochainement.

Pinacothèque - Exposition "Le mythe de Cléopâtre"

Pinacothèque - Exposition "Le mythe de Cléopâtre"

Commenter cet article

À propos

rencontres entre collectionneurs et amateurs d'art