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17 Mar

Les musées privés

Publié par Le proprio  - Catégories :  #musées, #musées privées, #budget, #recettes, #charges, #bénéfices, #collections privées, #van Buuren, #Cheverny

Dans l'esprit commun, un musée est une structure importante voire lourde dont seule une institution publique peut assumer la charge. Pourtant, que les œuvres exposées soit propriétés privées ou publiques importe finalement peu. Fondamentalement, rien ne s'oppose en effet à ce qu'un lieu d'exposition et de partage soit privé.
Si une structure privée supporte un musée, deux modèles peuvent être arbitrairement isolés.

Le premier type d'établissement est appelé à fonctionner à perte : la nature de la collection et les faibles entrées étant immanquablement dépassée par les charges d'exploitation. Ceci implique donc que, pendant un temps, le propriétaire contribue d'années en années à combler les pertes ou que des dons réguliers équilibre le budget. On peut ainsi penser aux micro-musées proposés par des particuliers passionnés, qui, comme tout passionné, ne comptebt pas. Vient également à l'esprit le cas de collections léguées par de richissimes défunts (ou vivants,se lon le moment ou l'on se place!) mais dont l'étendue ne peut rivaliser avec celles de grands musées. Dès lors, le patrimoine de la fondation est géré afin de prendre en charge la quasi totalité des frais de fonctionnement.
Cependant, l'exposition publique d’œuvres d'art ne nécessite pas forcément la tutelle et les finances d'un organisme annexe. Nous abordons là la seconde variété de musée; celle qui ne fonctionne pas à perte. En effet, quelques rares exemples existent de musées privés qui équilibrent leur budget, qu'il s'agisse de structures de type associatif ou sociétal. Dans ce dernier cas, quand bien même un bénéfice ressortirait d'un exercice, il y a fort à parier qu'il serait intégralement réinvestit, la distribution de bénéfices n'étant pas, en l'occurrence, la finalité de la structure capitalistique. Mais là encore, tout dépend de la rédaction des statuts.
Cette famille de musées viables repose donc sur le modèle économique du commerce. Cela peut paraître choquant dans notre culture, où le lien entre art et commerce est tabou et où les collections étant propriété, par habitude, des citoyens, ceux-ci ne devraient rien payer ou juste contribuer. Donc, un musée, comme tout Etat moderne, doit fonctionner à perte et sur le dos cu contribuable local ou national.
Cependant, qu'y aurait-il d'inconvenant à proposer un service, fût-il artistique, à faire payer un client, faire un bénéfice et le réinvestir ou le distribuer? C'est là un modèle universel et éternel que nous éprouvont tous les jours dans d'autres domaines. Ou même dans l'art, si on considère la vente de matériels et matériaux artistiques!
En fait, le public côtoie souvent des cas d'exploitation commerciale des collections d'art : il s'agit des patrimoines artistiques exposées dans les châteaux privés ouverts à la visite. Certes, beaucoup bénéficient de subventions, mais le reste des recettes et charges est géré de façons privées en cherchant à multiplier les revenus et en faisant payer au visiteur un prix réel.
Certes, les musées privés restent l'exception dans un paysage où chaque commune veut à tout prix son musée de machin-chose constituant, par son existence même, une hérésie économique. Pourtant, nous verrons la prochaine fois que la théorie et les exemples prouvent qu'un musée privée peut vivre, au bénéfice de tous.

Et pour la bonne bouche, deux musées privés. La splendide demeure van Buuren à Bruvelles : http://museumvanbuuren.be, et le château de Cheverny à... Cheverny: http://www.chateau-cheverny.fr.

Demeure van Buuren / Château de Cheverny
Demeure van Buuren / Château de Cheverny

Demeure van Buuren / Château de Cheverny

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rencontres entre collectionneurs et amateurs d'art