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09 Jul

Le numerus clausus économique

Publié par Le proprio  - Catégories :  #oeuvres d'art, #collectionneurs, #prix, #bande dessinée, #BD, #dédicaces, #commandes, #exclusion, #jeunes, #cher

Comment donner l'envie aux jeunes de collectionner les œuvres d'art et donc d'animer ce marché? Tout d'abord, il convient évidemment de les aider à faire le premier pas comme donner les premiers timbres ornant le premier album.

Le problème est, si l'on veut éviter les décourageantes vues-de-village-avec-fontaine, que l'art est cher. Non que les artistes soient toujours gourmands. Loin de là. Mais force est de constater que les objets d'art ayant toujours été un outil de prestige ou d'investissement, la qualité et/ou l'originalité se payent au prix fort.

Or, si l'on rencontre foule de jeunes artistes dynamiques, il est incontestable que la barrière économique prive le monde de l'art de collectionneurs novices et enthousiastes. Ce resserrement du goulot entre artistes et possesseurs sclérose sans doute le monde de l'art. Car moins de clients signifie moins de créateurs.

Prenons pour exemple l'univers de la bande dessinée, populaire parmi les jeunes malgré le prix élevé de ces livres. On sait depuis longtemps maintenant que cet discipline a trouvé la considération commune en devenant cher. Mérite amplement mérité, certes, mais là encore la porte se ferme de plus en plus devant les jeunes collectionneurs potentiels.

Ainsi, le catalogue de la vente de prestige par une grande maison d'enchères, ce printemps, ne comptait que 3 œuvres dont l'estimation (basse) étaient à 3 chiffres. Sur 364 lots! Ce qui est d'autant plus étonnant qu'il s'agit quasi toujours d’œuvres sur papier, par convention moins cher que le support textile.

Voici donc à nouveau un marché qui se ferme aux moins argentés, donc la totalité des jeunes gens. Et ce ne sont pas les reproductions, même en série limitée, qui dopent vraiment l'envie.

Comment faire pour ne pas les décourager?

Les inciter à être tenaces et débrouillards. En cherchant bien, ce que l'on peut acheter correspond parfois à ce que l'on veut vraiment acheter.

Pour ce faire, en matière de BD comme dans d'autres, il convient d'aller au devant des œuvres (alors qu'un acheteur argenté verra venir à lui les vendeurs).

Ainsi, le postulant devrait courir les expositions et surtout les dédicaces. De nombreux auteurs peu connus n'hésitent pas à vendre quelques originaux à cette occasion. Cela peut également être l'occasion de papoter et de leur demander si, entre deux albums, ils acceptent quelques commandes. Et chacun sait que la vente d'originaux constitue de nos jours, pour le dessinateur lambda, une source indispensable de beurre dans les épinards.

En l'absence de dédicaces, des libraires spécialisés peuvent faire l'intermédiaire, voir donner des coordonnées.

S'adresser aux éditeurs peut fonctionner, mais tous ne jouent pas le jeu, préférant que l'artiste travaille d'abord pour eux et souhaitant contrôler eux-mêmes la prise de valeur (et donc le pourcentage) de leurs poulains.

Bref, il s'agit de supprimer les intermédiaires et de se bouger l'arrière-train. Jusqu'à un certain niveau, cela peut remplacer l'argent.

A tout le moins, sauf à parier sur un hypothétique succès à venir, il convient pour tout collectionneur débutant de se faire d'abord plaisir ; ce qui reviendra déjà assez cher. La spéculation, malheureusement, ce sera plus tard. On ne prête qu'aux riches!

Dernière piste pour les collectionneurs frustrés mais énergiques : devenir artiste soi-même. Là au moins, il n'y a plus d'intermédiaire!

Un auteur accessible (malgré l'océan) : Jimmy Beaulieu

Un auteur accessible (malgré l'océan) : Jimmy Beaulieu

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rencontres entre collectionneurs et amateurs d'art